L’écocertification du bois
Le bois est un matériau aux multiples débouchés : chauffage, emballage, habitation, papeterie pour ne citer que quelques exemples. Avec les préoccupations environnementales actuelles, le bois est (re)devenu un matériau d’avenir car outre ses qualités intrinsèques (thermique, mécanique, esthétique, etc…), il s’agit d’une ressource renouvelable et son utilisation n’entraîne pas une augmentation du taux de CO2 atmosphérique, tout ceci à condition qu’il soit produit de manière durable.
Le principe de développement durable
Le bois n’est pas une ressource hors de danger : la surexploitation et/ou la mauvaise gestion de l’exploitation des ressources forestières entraînent des conséquences négatives au premier rang desquelles figurent la déforestation et la perte de biodiversité. On peut prendre la mesure du risque de perte de biodiversité avec la liste de la CITES des espèces d’arbres menacées.
Entre 1990 et 1999, 0,38 % des surfaces forestières mondiales ont disparu chaque année. « Compensées » (en surface mais pas en nature) par les plantations, les pertes nettes de surfaces forestières ont été de 0,22 % par an. Entre 2000 et 2005 les pertes nettes de surfaces forestières ont été légèrement inférieures à la période précédente avec 0,18 % par an. Cela représente tout de même 7 317 000 ha de forêts en moins par an (l’équivalent d’environ la moitié de toutes les forêts françaises), soit 20 046 ha par jour ou 1 ha toutes les 4,3 secondes. Les conséquences sont nombreuses et touchent aussi bien au climat qu’au développement économique et social des pays concernés.
C’est dans ce contexte, et alors qu’émergeait le principe de développement durable lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro (Brésil, Juin 1992), que s’est développée l’idée d’une certification de l’exploitation des ressources forestières dans le respect de bonnes pratiques qui a pris le nom d’écocertification.
Qu’est ce qu’une certification ?
Une certification est un acte volontaire dans lequel une entité demande à un organisme tiers, l’organisme certificateur, de donner une assurance écrite qu’un système d’organisation, un processus, une personne, un produit ou un service est conforme à des exigences spécifiées dans une norme ou un référentiel.
Il est important d’avoir à l’esprit qu’une certification n’est pas un gage de qualité en soi, mais un gage de respect de règles édictées. Son intérêt dépend donc des normes ou du référentiel utilisé. Bien entendu, l’obtention d’une certification a pour vocation d’être affichée afin de permettre au consommateur d’orienter son choix, s’il le désire, sur les produits/services certifiés.
Pour que cette organisation fonctionne, la confiance est essentielle (confiance du consommateur envers la certification, de l’entité qui demande la certification envers l’organisme certificateur, etc…). Les pouvoir publics interviennent donc pour s’en assurer à travers un dispositif, fixé par le Code de la Consommation (articles L 115-27 à L115-33 et R115-1 à R 115-12), qui vise à instaurer la confiance à travers la transparence et l’accréditation.
Les systèmes d’écocertification du bois
La spécificité de l’écocertification est d’attester non seulement de la légalité du bois mais également de la qualité de la gestion forestière durable. L’écocertification correspondant à une certification de produits, pour que ce produit soit certifié il faut que toute la chaîne en amont le soit également : de la forêt dont est issu le bois aux différents intermédiaires.
En pratique, cela revient à combiner deux certifications :
- la certification de gestion forestière durable ;
- la certification de traçabilité ou certification de la chaîne d’approvisionnement et de transformation.
Les quatre principaux systèmes de certification dans le monde sont :
- FSC (Forest Stewardship Council, ou conseil de gestion forestière) ;
- PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes, ou programme de reconnaissance des certifications forestières) ;
- SFI (Sustainable Forestry Initiative, ou initiative pour une sylviculture durable) ;
- CSA (Canadian Standard Association, ou association canadienne de normalisation).
La certification de la filière bois
La filière bois désigne toute la chaîne des acteurs qui cultivent, coupent, transportent, transforment, commercialisent et recyclent ou détruisent le bois (en le brûlant notamment); de la source (forêt, bocage, arbre épars…) à l’usager final ou à la fin de vie de l’objet.
On compte donc un grand nombre de sous-filières comme l’illustre le schéma ci-dessous :
En regardant la sous-filière industrielle de la papeterie / imprimerie, l’objectif de l’écocertification est de garantir une ressource issue de la forêt gérée durablement à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et de la transformation. L’objectif prioritaire étant d’apporter au client final d’Onlineprinters par exemple, la garantie que ses produits sont conformes à la qualité certifiée FSC et/ou PEFC
Les limites actuelles
L’écocertification se heurte actuellement à plusieurs problèmes :
- Le coût : L’écocertification a un coût qui n’est pas négligeable (jusqu’à 10 à 20% de prix en plus). N’étant pas encore très connue, elle ne constitue pas forcement un argument pour justifier la différence de prix auprès des consommateurs.
- La diffusion : Même si cette démarche n’est pas encore très connue, la demande est déjà plus forte que l’offre. Ceci est vrai en particulier pour les bois exotiques car le pourcentage de surfaces écocertifiées de forêts tropicales (dont sont issus les bois exotiques) restent très faibles comparativement aux forêts tempérées/boréales.
- Les reconnaissances mutuelles : Elle consiste à afficher des produits écocertifiés selon un label d’écocertification sous un autre label, sous réserve qu’une reconnaissance mutuelle existe entre les deux. Le problème vient du fait que toutes les ONG ne sont pas d’accord sur les labels à reconnaître. Pour le moment, aucun consensus n’a été trouvé, même si nombreux sont ceux qui souhaiteraient une harmonisation et un affichage unique.
En synthèse
L’écocertification n’est pas la panacée pour lutter contre les dangers qui menacent les forêts et ceci pour plusieurs raisons :
D’abord elle n’agit pas sur les conditions d’exploitation des forêts mais vient seulement récompenser ceux qui ont fait la démarche d’aller vers des pratiques plus tournées vers l’avenir.
D’autre part, elle ne concerne que la partie exploitation de la forêt, qui est minoritaire dans les causes de déforestation puisque 85% des surfaces déboisées le sont pour l’agriculture et l’élevage.
Mais cette démarche permet de maintenir un climat favorable à la prise de conscience de l’importance écologique mais aussi économique et sociale de la forêt, et de l’intérêt d’une gestion de cette ressource qui n’hypothèque pas l’avenir.
Source :
1) L’écocertification du bois : Article de Gilles Camus et Marc Durand publié le 9 juin 2009.
2) La filière bois : WIKIPEDIA l’encyclopédie libre.
Articles de « LABELS Construction » en rapport avec le sujet :
> Les avantages de la certification PEFC pour les industriels
> Les 16 principes du développement durable
> Les labels écologiques
Pour aller plus loin : vous pouvez consulter les sites Internet des 2 principaux organismes d’éco-certifications : FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes)
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